En admirant le couvent des Cordeliers situé au cœur du vieux Châteauroux, difficile d’imaginer l’incroyable passé qui se reflète encore dans les chatoiements de ses vitraux. S’il a été l’une des premières fondations de l’ordre franciscain en France au XIIIe siècle – et surtout l’une des plus importantes – il a aussi été tour à tour école, musée lapidaire, gymnase, prison ou écurie.
Son histoire
La tradition rapporte qu’au début du XIIIe siècle, le seigneur de Châteauroux, Guillaume Ier de Chauvigny rentrant de croisade, a ramené d’Italie un proche de Saint François d’Assise : frère Filiponti. Connu surtout sous le patronyme de frère Bonencontre, ce dernier aurait ainsi fondé en 1214, à Châteauroux, un couvent de religieux mendiants appelés Frères mineurs ou cordeliers (en raison de la robe de bure qu’il portent, liée à la taille par une corde).
Ce couvent se situe sur l’ancien tracé des remparts de la ville, à la jonction entre la ville haute, bâtie, et la ville basse, constituée d’espaces verts sur les rives de l’Indre. Il offre un exemple caractéristique de l’architecture franciscaine du XIIIe siècle : l’église, dépouillée et austère, dotée d’un très beau portail trilobé, s’inscrit dans la lignée des constructions mendiantes. Vaste halle à prêcher dotée d’une superbe voûte en berceau avec charpente apparente, elle forme avec les bâtiments conventuels (dortoir des moines, réfectoire et cuisine, bibliothèque et scriptorium) un ensemble du XIIIe siècle unique en France.
L’établissement, dont l’existence est attestée dès le milieu du siècle, prospère très vite et accueille jusqu’à cinquante moines à son apogée au XVe siècle. Au XVIe siècle, les Protestants incendient les bâtiments et la Révolution achève la ruine du couvent. Magnifiquement restauré à la fin des années 1970, le couvent est désormais reconverti en lieu d’exposition. Il accueille ainsi depuis plus de vingt ans les plus grands noms de l’art moderne et contemporain au sein de sa longue nef de cinquante mètres, du dortoir des moines et de la salle capitulaire.
Le jardin des Cordeliers
Site classé par l’association des parcs et jardins de la région Centre-Val de Loire, le jardin des Cordeliers s’étend sur une surface de 8 000 m². Aménagé en terrasses, le jardin présente des massifs réguliers fleuris à la française. Il comporte aussi des espaces plus naturels permettant aux visiteurs de traverser différentes ambiances paysagères au fur et à mesure de leur déambulation sur les terrasses. Situés non loin de là d’anciens lavoirs restaurés donnent au site une identité propre tout en rappelant la richesse de son histoire.
Le circuit des Lavoirs
Savourez toute la tranquillité et l’intimité d’une promenade enchantée au fil de l’Indre et des anciens lavoirs du chemin de la baignade. Une invitation pour un moment hors du temps entre ville et jardin.
Le couvent des Cordeliers est-il ouvert au public ?
Le couvent des Cordeliers étant aujourd’hui un lieu dédié à l’art contemporain, il n’est ouvert que lors des expositions qui y sont programmées plusieurs fois dans l’année.
- Renseignements au 02 54 34 10 74.
Les jardins du couvent sont-ils accessibles en permanence ?
Il est possible de profiter des jardins des Cordeliers et du chemin des Lavoirs toute l’année, de jour comme de nuit.